L'AFFAIRE MESLE François Marie

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A lire avant d'explorer !

  • Bien venu dans ce dossier qui m'occupe de puis déja plusieurs mois. J'ai préféré dans ces pages, de tenir compte de l'historique de mes découvertes plutôt que de la chronologie des faits. J'ai choisi cette option car je pense que ce dossier ne sera pas clos tout de suite. Des données me parviennent continuellement et s'ajoutent a la suite des autres. Néeammoins, pour aider la lecture, j'ai établi une chronologie des faits à laquelle . Vous pouvez accéder soit à la version compléte par le menu ci-dessus soit ou je vous propose d'ouvrir ce petit Ouvrir la popup POP-UP.
  • Dans la transcription des actes j'ai essayé de conserver l'orthographe, la syntaxe et la ponctuation des originaux car certaines lignes sont vraiment expressives !!
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  • Certains extraits ou photos sont téléchargeable en format agrandis, il suffit de les cliquer !

Merci de m'informer de toute reproduction ou copie de ces pages

LE DOSSIER

Depuis de nombreuses années (prés de 30ans) je suis à la recherche de mon SOSA N° 16 : MESLÉ François Marie.

Un jour, le 19 mai 2003, alors je que naviguai au hasard sur le net j’ai trouvé le site de M. André POUSSIN (GALFOR dont mention est faite dans le site de CEGENCB. On y trouve des informations sur les bagnards mais aussi une liste de ces condamnés. Comme à mon habitude j’ai introduit MESLÉ sur le moteur de recherche et j’ai eu l’immense surprise (je m’en souviens encore) d’y trouver mon cher ancêtre disparu !

C'est ainsi que j'ai commencé à retracer la fin de la vie de mon ancètre. En fait, ce n'est pas tout à fait sa fin de vie que je retrace, mais toute sa vie, celle de sa famille, de son village, de la commune et plus encore.

J'ai retranscrit les actes dans la façon dont je les ai lus et compris. Il est vrai que certaines phrases sont assez décousues mais j'ai préféré conserver l'autencité.

N'hésitez pas à me communiquer toutes pièces, remarques, ... supplémentaires. Je met toutes mes données en ligne un peu dans ce but !

 

Pas de chance ! Vous allez être déçu. Notre fichier a subi des dommages il y a quelques temps et la fiche que vous recherchez se trouve malheureusement dans cette partie endommagée. Elle n'est donc pas accessible. Mais, tout n'est pas pour autant perdu. En donnant seulement le nom le prénom, la commune d'origine et l'année de condamnation, qui est 1866, dites au Service ci-après que vous cherchez à savoir ce qu'était devenue cette personne :

Centre des Archives d'Outre-Mer

29, chemin du Moulin Detesta

13090  AIX-en-PROVENCE

e-mail : caom.aix@culture.fr

Ce Service étant chargé de la conservation des registres des bagnards ayant été transportés vers la Guyane et la Nouvelle-Calédonie pourra sans doute vous répondre sur l'essentiel. Lorsque vous recevrez cette réponse, vous pourrez m'en faire-part, je vous aiderais pour la suite.

Vous pouvez formuler votre demande à Aix par e-mail, mais ajoutez-y votre adresse postale, car il vous sera répondu par ce moyen.

Bien cordialement,

André Poussin »

Réponse du centre des archives de Aix en Provence:

MESLÉ François Marie Né le 5 janvier 1826 à Guilliers ; il y a une fiche à ce nom !

Condamné par la cour d’assise du Morbihan, Vannes le 05 septembre 1866, peine : 6 ans de travaux forcés pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Numéro de matricule Nouvelle Calédonie, N° 1605 ; registre matricule : H2451 ; décédé à l’île NOU le 23 juin 1869 ; dossier H 354/Meslé communicable.

 

  • Je me suis alors rendu sur place, aux archives et j’y ai trouvé l’extrait des matricules des chiourmes du bagne de Toulon.

Meslé François Marie, matricule 18342 de feu Julien et de Feue Marie Hervé né à Ménéac, exerçant avant son arrivée au bagne la profession de laboureur. Condamné à Vannes le 05 septembre 1866 par la cour d’assise du Morbihan pour avoir en 1857 ou 1858 porté volontairement des coups et fait blessures qui ont occasionnés la mort sans intention de la donner à la peine de travaux forcés pour six ans . sans pourvoi. Arrivé au bagne le 04 octobre 1866.

Marié à Marie SEVESTRE, 5 enfants légitimes, querelleur et jaloux caractère violent.

Signalement au moment de la sortie du bagne: 1m70, sourcils :châtains, front : couvert, yeux: bleus, nez: fort, bouche: moyenne, menton: grand, barbe: châtain, visage: ovale, teint: coloré./Signes particuliers : une cicatrice à la joue gauche, une au bras droit, une à l’auriculaire gauche, une au genoux, une à la cuisse gauche, une a milieu des reins.

Détaché de la chaîne le 11 août 1868 et embarqué pour la nouvelle Calédonie sur la frégate l’Alceste ( ?) le 12 du dit (soit le 12 avril 1868)

D’après les registres du bagne : querelleur et jaloux, catholique, instruction : lit et écrit imparfaitement, Profession ou métier appris pendant sa détention au bagne : Fatiguant, récompenses obtenues : aucune, conduite, punitions infligées : avoir troublé le silence dans la salle deux jours de retranchement.

MESLÉ Julien Marie, laboureur catholique ajouté (en rose au bagne je présume) : a du bien.

Extrait des minutes du greffe de la cour d’assise :

Par arrêt du 8 septembre 1866 le nommé François Marie âgé de 40 ans, né à Guilliers le 05 janvier 1826 arrondissement de Ploërmel département du Morbihan. Déclaré coupable d’avoir en décembre ou janvier 1858 porté volontairement des coups et fait blessures à Yves CRESTAUX les quelles ont occasionné la mort sans intention de la donner, à été condamné en vertu des articles 309, 19, 47, 52,55 du code pénal à la peine de 6 ans de travaux forcés, plus un de contrainte par corps de plein droit après qu’il aura subit sa peine et pendant toute la vie sous la surveillance de la haute police. Le condamné à commencé à subir sa peine le 9 du courant (09 octobre 1866).

Mention ; CAMP B au crayon en entête du document.

Joint au dossier il y avait l’acte de décès, quelle étrange sensation de savoir que je suis le premier de la famille à avoir pris connaissance de cet acte !

Acte de décès :

Nouvelle Calédonie et Dépendances

Extrait du registre des actes d’état civil

Aujourd’hui 23 juin 1869, à sept heures du soir, nous Alfred Laurent Jasson, écrivain de la marine, officier de l’administration remplissant les fonctions d’officier d’état civil de la circonscription de l’île Nou en vertu de l’arrêt de M. le gouverneur de la Nouvelle Calédonie et dépendances en date du 18 juin 1864 et conformément aux dispositions du livre premier, titre deux, chapitre premier et quatre du code Napoléon âgé de trente ans, domicilié à l’île NOU dépendance de la nouvelle Calédonie. En présence de 1 M LESCUT âgé de 49 ans, garde d’artillerie de première classe, domicilié à l’île Nou dépendance de la nouvelle Calédonie. 2 M Charles BATH âgé de trente six ans surveillant militaire de deuxième classe domicilié à l’île NOU dépendance de la nouvelle Calédonie.,appelés comme témoins déclarons et attestons, après avoir vérifié l’identité du cadavre, que MESLÉ François Marie fils de Julien et de feue marie HERVE, né à Guilliers arrondissement de Ploërmel département du Morbihan, le 05 janvier 1826 âgé de 43 ans profession de laboureur marié à marie SEVESTRE est décédé aujourd’hui à cinq heures et demie du soir à l’hôpital sis sur l’île NOU, et près nous être assuré du décès, nous avons dressé le présent acte qui a été signé, après lecture par nous et par les deux témoins.

Signé C BATH, Lescut et Jasson

Pour extrait conforme

A partir de ce moment j’ai commencé à me poser certaines questions :

  • Comment ce fait-il que mon fameux ancêtre François Marie ait été condamné pour l’homicide involontaire de M CRESTAUX, quelques huit ans après les faits et non immédiatement, en connaissant le coté expéditif de la justice à cette époque c’est assez troublant.
  • Quelle est donc cette contrainte par corps que l’on trouve dans l’extrait des minutes ? à cela j’ai trouvé la réponse : Il s’agit en fait d’une façon de régler les frais de justice, cette punition complémentaire est appliquée lorsque les frais de tribunal dépassent 300 f !

 

Ensuite du temps s’est écoulé et je commençais à être frustré, hélas la Bretagne est loin et je ne suis pas encore retraité !!

Finalement, je me suis rendu aux archives de Vannes le 9 novembre dernier (2005) et je suis tombé de surprises en étonnement. Me fierté en a aussi pris un coup mais bon, je ne suis pas responsable des actes de mes ancêtres et, de plus, sans lui je ne serais pas ici 

En lisant le volumineux dossier de la série U j’ai essayé tout d’abord d’établir la chronologie des faits. 

En fait tout a commencé le 13 MAI 1866, tout ? Non, pas tout à fait :

Procès verbal constatant des faits sur M CRESTAUX .

Ce jourd’hui 13 mai 1866 à 11h du matin nous soussigné JOSSELIN Henri, brigadier de la gendarmerie et de GORREC Yves, gendarme à pied à la résidence de la Trinité département du morbihan. Revêtu de notre uniforme et conformément aux ordres de nos chefs étant en tournée dans la commune de Ménéac,

- URIEN Pierre âgé de 39, cultivateur au village de PERQUIER en cette commune, nous a déclaré ce qui suit :  

Vendredi 11 courant je fus à la justice de paix de la trinité avec ma femme et MESLÉ François mon voisin, régler une difficulté que nous avions pour un passage commun. Nous nous rendîmes ma femme et moi de très bonne heure chez nous. LE MESLÉ n’arriva qu’à sept heures du soir, en passant près de moi, dans mon courtil ,où j’étais entrain de travailler, j’ai remarqué qu’il avait une grosse pierre de cachée sous son habit, il m’insultât en passant mais il ne me frappa pas. A environ 50m plus loin il rencontra ma femme sur le seuil de notre porte et lui porta deux coups de pied, un dans le bas ventre et l’autre au-dessus du genou gauche, ce qui lui a fait beaucoup souffrir. Tout le monde du village et des environs pourra vous dire que nous avons continuellement la vie en danger avec cet homme qui a un caractère très violent. D’ailleurs il n’est pas à son coup d’essai, il y huit ans je me trouvais avec lui à Ploërmel avec la compagnie de son frère, de SAILLARD Jacques et de CRESTAUX. A notre retour nous nous arrêtâmes dans une auberge du bourg de Loyat. Les deux MESLÉ et CRESTAUX partirent les premiers, SAILLARD et moi les suivirent par derrière. Lorsque nous entendîmes CRESTAUX crier force a mon secours ; Lorsque nous le rejoignîmes, il était tombé sur la grand route rendant le sang par la bouche, par le nez, par les oreilles, et avec les yeux presque sortis de la tête, huit jours après il mourut.

- Françoise QUANTAUX âgée de 40 ans femme URIEN nous a déclaré ce qui suit :

Le 11 courant vers le sept heures du soir je me trouvant sur le seuil de ma porte, mon voisin LE MESLÉ me dit : « vous êtes arrivés de bonne heure » et sans me dire un mot de plus, il m’a tiré dans la rue et ma donné deux forts coups de pied : un dans le bas ventre et l’autre dans le genoux, j’ai crié si fort que tout le monde du village m’a entendue , mon mari est venu à mon secours mais à son arrivée LE MESLÉ était déjà rentré chez lui .

- Jean Marie Renault âgé de 44 ans, veuve CRESTAUX actuellement femme BRANDEHAUD cultivatrice au village de PERQUIER en Ménéac nous a déclaré ce qui suit : il y a huit ans mon mari est arrivé de Ploërmel dans un état épouvantable, me disant que LEMESLÉ François m’avait donné le coup de la mort. En se mettant au lit, il m’a dit, « ma pauvre femme, je me couche pour ne plus me relever ». J’ai immédiatement envoyé chercher M GUILLOUX médecin de la TRINITE qui s’est empressé de le soigner, mais avant de repartir, ce que m’avait dit dans le village que les coups que mon mari avait eus étais sans espoir de guérison. Voyant cela j’avais songé consulter le grand médecin d’IFFENDIC mais tout cela n’avait servi à rien, huit jours après mon mari mourait il promettait à MESLÉ qu’il pardonnait, car ce dernier en se moment lui implorait son pardon et, tout cela, devant plusieurs témoins.

- SAILLARD Jacques cultivateur au même village nous a déclaré ce qui suit :

Il y a environ huit ans je me trouvais au village de LOYAT avec les deux LEMESLÉ, CRESTAUX et URIEN, ces trois premiers marchaient devant nous lorsque nous entendîmes, URIEN et moi, le nommé CRETAUX crier « à mon secours » URIEN courut mais moi je ne ois (entend) rien.

D : cependant vous avez du trouver CRESTAUX sur la route que vous suiviez ?

R : Je ne vous dirais rien de plus

Nous avons déjà été informés que SAILLARD avait dit différentes fois que jamais il n’aurait déclaré les faits sus mentionnés.

Le MESLÉ (François) âgé de 39 ans cultivateur à Ménéac né le six janvier 1822 à Guilliers fils de feu Julien et de feue Marie HERVE marié et père de 5 enfants est la terreur du pays, tout le monde les craint et il prétend que tous les faits mentionnés dans le procès verbal sont faux et qu’il se propose de poursuivre ce qui l’accusent.

En fois de quoi nous avons rédigé le présent en double expédition, le premier à M le procureur de paix de Ploërmel, le second au commandant de gendarmerie de l’arrondissement conformément à l’article 495 du décret du premier mars 1854.

Fait à la Trinité les jours, mois et ans que d’autres parts.

Bon, en résumé mon ancêtre a frappé la femme de Pierre URIEN le vendredi 11 mai 1866 vers 19h, le 13 il a fait établir un Procès Verbal, et a parlé de la mort de CRESTAUX. La veuve CRESTAUX nous informe que mon ancêtre a donné le coup de la mort à son mari. SAILLARD à des mots étranges « jamais il n’aurait déclaré ces faits ! », de plus il n’entend rien et ne veux rien dire de plus ! Voyons la suite :

Tribunal de Ploërmel

Parquet du procureur impérial

Nous procureur impérial à Ploërmel. Vu le procès verbal ci-joint,

Inculpons les frères MESLÉ d’avoir, il y a environ huit ans volontairement porté au nommé CRESTAUX des coups qui ont occasionné la mort.

Crime prévu et repris par ( ?)

Inculpons entre autre François LEMESLÉ d’avoir depuis moins de dix ans volontairement portés des coups à sa belle-mère et à la femme URIEN.

Requérons qu’il plaise à M le juge d’instruction due qu’il se transporte avec nous au village de PERQUIE pour commencer l’information.

Au parquet, le 14 mai 1866

Le procureur impérial

 

 

Apparemment il y a des mélanges mais en fait j’ai l’impression qu’ils veulent précipiter l’affaire à cause de la limite de dix ans pour prescription.

Réponse du juge d’instruction :

Nous, juge d’instruction de l’arrondissement de Ploërmel, vu la réquisition de M le substitut du procureur impérial au fin d’une de( ?) en justice au village de PERQUIE en Ménéac pour instruction contre les Frères LEMESLÉ .

Nous trouvons d’ailleurs à Ménéac pour l’instruction d’une autre affaire criminelle.

Fixons à demain 11h du matin notre départ de Ménéac pour le village de PERQUIE.

Ménéac le 14 mai 1866.

 

Donc : pas de chance, le juge d’instruction était déjà à Ménéac !! il a fait sa réponse et fixé rendez-vous pour le lendemain même !

 

Photo 50

DEPOSITION DE TEMOIN

DEPARTEMENT DU MORBIHAN

TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE DE PLOERMEL

L’an 1866 le 15 mai étant au village de PERQUIER en Ménéac

Par devant nous Christophe Marie le GALL de KERLINIAC juge d’instruction du tribunal de Ploërmel, étant assisté de Charles commis greffier, a volontairement comparu le témoins ci-après, auquel nous avons donné connaissance des faits sur lesquels il était appelé à déposer.

Après voir prêté serment de dire toute la vérité et rien que la vérité requis par nous de son nom, prénom, age, état, profession, et demeure il nous réponde et fasse sa déposition sans la présence du prévenu ce qui suit :

Je m’appelle Jean Marie RENAULT, âgée de 44 ans, veuve de Yves Marie CRESTAUD, cultivatrice demeurant à Perquier en Brignac, je connais l’inculpé LE MESLÉ et je ne suis ni sa servante ni son allié. Il y a huit ans environ, c’était pendant l’hiver, mon mari était allé à la foire à Ploërmel. Au milieu de la nuit mon mari se présenta à moi la figure toute ensanglanté, les yeux dans un état épouvantable, le nez tout abîmé. Il me disait que les MESLÉ l’avaient mis dans un pitoyable état et qu’il sentait bien qu’il se mourait. Il se plaignait bien plus de François le MESLÉ qui était pourtant son compère que de l’autre. En disant que le plus acharné était François et qu’il avait du faire le mort pour ne plus être tué tout à fait. Que sans cela François l’aurait achevé sur place mais qu’il sentait bien qu’il n’en reviendrait plus. Je lui ai lavé la figure mais ses traits étais tout à fait défiguré à cause des graviers, on ne le reconnaissait plus. Il me disait : ne dis rien de cela car les MESLÉ te tueraient comme ils me l’on fait. Je le mit au lit, j’envoyais chercher le médecin de LA TRINITE : il me dit que mon mari était très gravement malade. J’envoyais URIEN au grand médecin d’Iffendic qui reconnût bien que mon mari avait été battu. Mais je me rendais bien compte que j’avais fait rechercher le médecin d’Iffendic pour rien. Mon mari était perdu.

 

François le MESLÉ n’est venu en notre maison que le jour ou mon mari à trépassé, il lui disait : » me pardonnes tu, me pardonnes tu, mon compère ? Mon mari étant à l’agonie ne dit rien et mourut quelques moment après. Mon mari dit que c’était par vindicte que le MESLÉ lui avaient donné le coup de la mort. Ceux-ci prétendaient que leur maître avait reçu de mon mari de mauvais rapports sur eux. Mon mari me dit que c’était un peu au-delà de LOYAT que les deux MESLÉ l’entraînaient en le hersant, que malgré les cris de force, à l’aide appelant URIEN et son compère SAILLARD, il n’avait pas été secouru par eux, François LE MESLÉ actuellement redouté qu’on ose rien dire tant on craint sa vengeance.

Depuis que mon mari a été mis dans son lit, il n’en c’est plus levé, il ne put rien prendre qu’un peu de bouillon de poule.

Le recteur de BRIGNAC est venu voir mon mari avant qu’il décède et lui a administré les sacrements.

Mon mari à dit qu’il avait à plusieurs fois été jeté la face contre terre sur la route, qu’il avait la poitrine écrasée et les vertèbres déplacées ; Quand ils le relevaient, ils lui demandaient quelque chose et les MESLÉ le reprenaient et le jetait encore, François lui disait : « tu y passeras petit cochon, tu y passeras ».

Nous constatons que la veuve CRESTAUX étais très émue et qu’à plusieurs fois de la déposition elle versa d’abondantes larmes.

Sur autre interrogation si la belle mère de François MESLÉ s’est plainte d’avoir été battue par François LE MESLÉ, le témoin répond avoir vu LE MESLÉ battre sa belle mère.

Le témoin nous a dit en terminant qu’elle n’avait pas porté plainte car son mari lui avait dit : je vais te laisser avec quatre enfants c’est bien douloureux pour moi mais ne portes pas de plainte, ne parles jamais de ce que je t’ai dis, je connais les LE MESLÉ ils te tueraient toi et tes enfants.

Je n’ai non plus rien dis jusqu’ici jusqu'à la justice m’a interrogé que j’ai du dire la vérité au risque de ce qui peu arriver.

Une des nombreuses dépositions du dossier

DEPOSITION DE TEMOIN

DEPARTEMENT DU MORBIHAN

TRIBUNAL DE PREMIERE INSTANCE DE PLOERMEL

 

L’an 1866 le 15 mai étant au village de PERQUIER en Ménéac

Par devant nous Christophe Marie le GALL de KERLINIAC juge d’instruction du tribunal de Ploërmel, étant assisté de Charles BRIEN commis greffier, a volontairement comparu le témoins ci-après, auquel nous avons donné connaissance des faits sur lesquels il était appelé à déposer.

Après voir prêté serment de dire toute la vérité et rien que la vérité requis par nous de ses noms, prénom, age, état, profession et demeure il nous réponde et fasse sa déposition sans la présence du prévenu ce qui suit :

Je m’appelle Marie GLOUX âgée de 73 ans, sans profession veuve de SEVESTRE, je connais l’inculpé en tant que mon beau-fils, je ne suis pas à son service, il n’est pas au mien.

Il y a une quinzaine d’années mon beau-fils m’avait tant tourmenté que je lui ai fait donation de tous mes biens ainsi qu’à Jeanne Marie SEVESTRE sa femme (en réalité elle se prénomme Jeanne Marie !)*.

 

 

Texte assez violent et difficile à déchiffrer. Manger au marché la queue de votre vache ?

Depuis qu’il à ma donation mon beau-fils m’a rendue bien malheureuse, la première fois que je me rappelle qu’il m’ai frappé violemment, c’était il y a 9 ou 10 ans environ. Il m’a donné un violent coup de pied au bas ventre ce qui me fit tomber dans le foyer où il y avait du feu allumé, heureusement que j’ai pu me relever sans être brûlée mais j’ai bien souffert. Depuis lors il m’a continuellement injuriée ou frappée. C’est un homme qui m’a fait bien de la misère, mais j’avais tellement peur de lui que je n’osai pas me plaindre ni même pousser aucun cri, j’ai seulement montré quelque fois les traces de coups à une ou deux voisines qui n’osaient, elle, rien dire de mes plaintes. Il y a deux ans environ j’ai reçu un coup de pied dans le haut de la cuisse par derrière, j’ai beaucoup souffert et c’était tellement noircis que j’ai dit à Marie MISAND veuve de Joseph BRANDEHO, qui est plus âgée que moi de regarder. Quelques temps après mon beau-fils m’a porté un violent coup de poing dans la tête, c’était dans un champ près de la maison où il y avait du monde, mais personne ne vint à mon secours. On a du me voir tomber à terre je ne me rappelle plus. J’ai souffert longtemps, je ne pouvais plus remuer le cou. Il m’a depuis souvent frappée, dans la maison je crains pour ma vie. Il y a six semaines environ qu’il m’a donné un violent coup de sabot dans les reins j’ai souffert pendant quelques jours. Je crains toujours, après les menaces de mort qu’il me fait journellement, qu’il ne me tue, cependant je ne lui dis jamais rien. C’est un homme qui a de plus une très mauvaise conduite, je sais qu’une fille qu’il avait mise enceinte est morte de misère il y a de cela dix ans. Il n’a pas rendu ma fille malheureuse, il la respectait assez, mais moi il me maltraitait continuellement. Si je suis rentré chez lui c’est qu’après lui avoir fait ma donation il ne me restait plus rien. Je sais qu’il nie avoir causer la mort de CRESTAUX mais la veuve de celui-ci m’a dit que son mari en mourant que c’était François LE MESLÉ qui était celui qui était cause de sa mort et il le nommait comme son meurtrier.
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